Nous entendons de nos jours de plus en plus de substances et matériaux accusés d’être des « perturbateurs endocriniens », mais que cela signifie-t-il vraiment ?
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Qu’est ce qu’un perturbateur endocrinien ?
- Les perturbateurs endocriniens (PE) sont « des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendants ».
Source : https://www.cancer-environnement.fr/274-Perturbateurs-endocriniens.ce.aspx
Le système endocrinien comprend une multitudes d’organes qui vont secréter des hormones. Sont considérés comme tel : la thyroïde, l’hypophyse, les ovaires, les testicules, le pancréas etc.
On parle de perturbateur endocrinien lorsque ces substances vont perturber le fonctionnement de ce système via des modifications physiologiques indirectes en :
- Modifiant la production naturelle de nos hormones.
- En bloquant l’action des hormones naturelles.
- Ou encore en imitant l’action de ces hormones naturelles et en se substituant à elles.
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Où trouve-ton ces perturbateurs endocriniens ?
On distingue 2 sources principales :
- Dans l’environnement : dans l’eau et dans l’air avec les pesticides, les traces de médicaments, etc.
- Dans notre environnement quotidien : dans les cosmétiques, les vêtements, les produits d’entretien, le mobilier, notre alimentation, etc.
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Les principaux perturbateurs endocriniens :
- Bisphénol A (BPA)
- Parabènes
- Phtalates
- Organochlorés comme de DDT, le Chlordécone etc.
Voici un tableau reprenant les principaux perturbateurs endocriniens :
Famille chimique | Sources potentielles | Exemples |
Phtalates | Plastiques, cosmétiques | Dibutyl phtalate |
Alkylphénols | Détergents, plastiques, pesticides | Nonylphenol |
Hydrocarbures aromatiques polycycliques | Sources de combustion: fumée de cigarette, émission des moteurs diesels, incendies | Benzo(a)pyrène |
Polychlorobiphényles | Transformateurs électriques | PCB, Arochlor |
Anciens pesticides | Résiduels de stockage, pollution rémanente | DDT, Dieldrine, Chlordane |
Autres pesticides | Agriculture, nettoyages urbains, jardins particuliers | Atrazine, Ethylène thiourée, Heptachlor, Lindane, Malathion |
Retardateurs de flamme | Mousses pour les mobiliers, tapis, équipements électroniques | Polybromodiphényles (PBDE) |
Dérivés phénoliques | Désinfectants, plastiques, cosmétiques | Bisphénols A, Parabens, Halogéno-phénols |
Source : Expertise collective AFSSET INSERM, 2008: Cancer et environnement.
Source : https://www.cancer-environnement.fr/274-Perturbateurs-endocriniens.ce.aspx#Les_perturbateurs_endocriniens_dans_l_environnement
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Estimer les dangers des perturbateurs endocriniens :
L’estimation des effets nocifs des perturbateurs endocriniens n’est pas une mince affaire, et il convient avant de parler des dangers de ces derniers, de prendre en compte que de nombreux facteurs entrent en jeu pour réaliser cette dernière. Elle dépend de nombreux critères : nombre d’exposition, de la période d’exposition (in utero, puberté etc.), de l’intensité, du nombre de substances auxquelles on a été exposé etc.
Source : http://www.inrs.fr/risques/perturbateurs-endocriniens/effets-sur-la-sante.html
Le premier défi se rapporte aux doses d’exposition à ces substances : les effets d’une exposition à une dose forte ne sont pas forcément les mêmes que ceux associés à une exposition chronique à dose faible. Il devient alors difficile de faire des extrapolations d’une dose à l’autre. Il est possible que même si une exposition à une dose unique d’un produit soit sans risque pour l’organisme, la répétition de cette exposition au cours du temps puisse perturber le système hormonal. Et le délai d’apparition des effets délétères des perturbateurs endocriniens, parfois prolongé, complique encore l’analyse !
Source : https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/perturbateurs-endocriniens
A ce stade, il convient toutefois de préciser que la plupart des substances qualifiées de perturbateurs endocriniens sont le plus souvent seulement suspectées d’avoir ce type d’activité. Il existe en effet très peu de perturbateurs endocriniens avérés à ce jour. Cela est dû à la grande difficulté de démontrer qu’un composé exerce sa toxicité par la perturbation du système endocrinien. Cette toxicité découle souvent d’effets à long terme, qui peuvent n’apparaître que lorsque l’exposition a eu lieu à des moments précis du développement.
Source : https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/perturbateurs-endocriniens
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Quels sont les risques et les dangers de ces perturbateurs endocriniens ?
A ce jour, il s’agit principalement de suspicions quant à la liaison entre les perturbateurs endocriniens et les maladies.
- Le rôle de plusieurs substances PE est à ce jour suspecté dans l’apparition de cancers hormonaux-dépendants (cancer du sein, de l’utérus, de la prostate et des testicules), mais les données actuellement disponibles ne permettent pas de confirmer ce lien.
Source : https://www.cancer-environnement.fr/274-Perturbateurs-endocriniens.ce.aspx#Difficult%C3%A9s%20m%C3%A9thodo
Ces derniers, même si le lien causal n’est pas encore avéré, pourraient jouer un rôle dans diverses maladies tels que:
- Les cancers : du sein, de l’utérus, de la prostate etc.
- Les affections des systèmes reproducteurs : anomalies de l’ovaire, baisse de la testostérone etc.
- Les anomalies du développement : prématurité, troubles du comportement etc.
Le programme national de recherche sur les perturbateurs endocriniens est en marche depuis 2005, et les recherches continuent. Retrouvez plus d’informations ici.